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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/114

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vraiment dominatrice ; et nous avons tenu à mettre en relief cette tendance, qui est presque une doctrine, dont les psychologues, comme les physiologistes apprécieront sans doute l’opportunité.

J. Héricourt.

Hugo Münsterberg. Beitraege zur experimentellen Psychologie. Mohr, Freiburg i. B., 1889 ; XII-188 pp.

Ces Contributions à la psychologie expérimentale doivent former, nous annonce l’auteur, une série de volumes publiés périodiquement (3 environ chaque année). Le présent volume est le premier de la série et sert d’introduction aux autres. Dans une première partie intitulée proprement Introduction, l’auteur fait en effet une sorte de profession de foi philosophique ; dans la seconde, intitulée Liaison volontaire et involontaire des représentations, il s’attache surtout à combattre la théorie de l’aperception et à ramener cette aperception à la simple association.

Quant aux principes qu’il entend suivre, M. Münsterberg déclare nettement que ses recherches seront psychologiques, non physiologiques ni métaphysiques. Cette déclaration très franche coupe court à la confusion que certains font trop aisément entre la psychologie physiologique et la psychologie expérimentale. À ce propos, il est peut-être même à regretter que Wundt, par le titre qu’il a donné à son traité de psychologie et qui eût mieux été Psychologie expérimentale, ait beaucoup contribué à répandre cette confusion.

Chacune de ces Contributions reposera sur des expériences, mais ne sera pas une simple relation des faits constatés, et joindra à l’exposé de ces faits des explications théoriques.

Beaucoup des idées développées dans la première partie de ce volume l’ont été déjà dans un ouvrage précédemment publié par l’auteur et analysé dans cette Revue, die Willenshandlung, auquel nous renvoyons ; nous ne relèverons ici que ce qui se rapporte à l’aperception.

Tout en admettant les faits relatés par Wundt, M. Münsterberg cherche à supprimer l’aperception conçue comme une fonction spéciale et à ramener à des modifications du contenu aperçu ce que Wundt et d’autres tendent à considérer ou considèrent comme des activités de la conscience apercevante. Néanmoins, et en cela il nous paraît lui-même manquer de logique, il conserve la conscience comme forme, abstraction nécessaire, et l’identifie avec un moi-sujet, simple spectateur des phénomènes qui se produisent, distinct du moi-objet qui, lui, constitue la personnalité et se compose de sensations venant du corps, de sentiments, etc. Et c’est à prouver la non-ingérence de ce moi-sujet dans le contenu de la conscience que sont en partie employées les expériences relatées dans la seconde partie du présent volume.