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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/277

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L’ÉVOLUTIONNISME DES IDEES-FORCES

(Suite)[1].

II

LES ÉTATS DE CONSCIENCE COME FACTEURS DE L’ÉVOLUTION


I

HYPOTHESE DUALISTE DES DEUX ASPECTS, PHYSIQUE ET MENTAL.

I. Lien des faits mentaux entre eux dans l’hypothèse du double aspect. — Beaucoup de savants et de philosophes font du mental et du physique deux royaumes différents : c’est le dualisme. Mais ils ne se contentent pas toujours de placer les deux séries, mentale et physique, à côté l’une de l’autre : ils accordent une complète indépendance au physique, et le mental, au contraire, se trouve en complète dépendance. Toutefois, les partisans du double aspect ne conçoivent pas cette dépendance du mental par rapport au physique en termes de cause et d’effet, comme dans le matérialisme ; car ils reconnaissent que le physique ne peut causer le mental, pas plus que le mental, selon eux, ne peut causer le physique. Il y a donc, au lieu de causation, une harmonie préétablie, mais avec cette circonstance importante que c’est la matière qui est l’essentiel et donne la base fondamentale de l’harmonie, tandis que le mental est l’accidentel et l’accompagnement. On a ainsi ce qu’on pourrait appeler un dualisme à tendance matérialiste, où on n’ose pas dire que le mental soit le physique, ni même soit causé par le physique, mais où on soutient que le mental est un « aspect collatéral » du physique et que, par lui-même, il ne cause rien et est sans force. Le mental est un je ne sais quoi qu’on déclare purement dépendant et qui pourtant n’offre aucun lien de dépendance comme corollaire par

  1. Voir le numéro de février 1890.