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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/439

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analyses. — l. dauriac. Le réalisme de Reid.

y a des devoirs qui peuvent et d’autres qui ne peuvent pas être accomplis.

Voilà comment nous aurions compris la partie centrale du livre que nous avons essayé d’apprécier. Mais, quelles que soient nos préférences, nous tenons à redire que l’ouvrage tel qu’il est a des qualités de plus d’un genre et que l’auteur s’est efforcé d’y être à la fois très simple et aussi peu banal que possible.

O. Hamelin.

Lionel Dauriac. Le réalisme de Reid. In-8o, Paris, F. Alcan.

M. Lionel Dauriac songe à écrire une histoire de l’École écossaise. Nous souhaitons qu’il réalise ce projet. Hume, comme Reid, bien qu’autrement, est un philosophe du sens commun. Sans parler de la psychologie écossaise, l’histoire de ce principe dans une école qui oscille entre ces deux extrêmes, ne manquerait pas d’être piquante. M. Dauriac nous donne seulement aujourd’hui une étude sur le Réalisme de Reid.

Il faut se défier en philosophie de la clarté apparente. Il ne suffit pas d’éviter la profondeur pour éviter l’obscurité. On sait avec quel acharnement Reid a poursuivi de système en système la théorie des idées représentatives, qui compromet l-a réalité du monde extérieur. C’est sans doute qu’il croit à l’intuition immédiate des choses externes ? Oui, dit Hamilton ; non, dit Stuart Mill ; et l’un et l’autre, s’appuyant sur les textes, prouve avec une égale force qu’il a raison.

« Nos sensations, dit Reid, appartiennent à cette classe de signes naturels qui, indépendamment de toute notion ou conception antérieure de la chose signifiée, la suggère ou l’évoque par une sorte de magie naturelle, nous la fait concevoir et nous y fait croire en même temps. » Mais si la sensation est un signe, non une image ; si elle se distingue de la perception ; si « par une loi de notre constitution » elle suggère la conception d’une cause externe et la croyance à l’existence de cette cause, n’est-ce pas que nous n’avons pas l’intuition directe et immédiate des choses extérieures ? Stuart Mill multiplie les citations qui justifient cette conclusion. Ajoutez que Reid nous refuse le pouvoir d’atteindre les choses en elles-mêmes. La substance, ce je ne sais quoi, que cachent les phénomènes et qui les soutient, est inconnaissable. Mais, objecte Hamilton, Reid partout se montre convaincu de la réalité des choses extérieures, et la preuve qu’il en admet la perception immédiate, c’est que, selon lui, les qualités premières sont telles que nous les connaissons. « Les sens nous en donnent une notion directe et distincte et nous apprennent en quoi elles consistent. »

Comment sortir de cette impasse ? M. Dauriac trouve la solution du problème « dans une théorie métaphysique de la qualité et de ses rela-