Milenko R. Wesnitsch. Die Blutrache bei den Sudslaven, etc. (La vengeance du sang chez les Slaves du Sud ; contribution à l’histoire du droit pénal.) Stuttgard, Kröner, 1889, Br. de 70 pages.
L’épigraphe, tirée de A. -H. Post, indique le but de l’auteur et l’intérêt qu’il attribue à ses recherches. « La collection complète des affirmations de la conscience juridique de l’humanité peut seule fournir une base sérieuse à des conclusions générales sur la nature du sentiment du droit chez l’homme. » Écrite avec clarté et composée avec soin, cette brochure (extraite de la Zeitschrift fur vergleichende Rechtswissenschaft, fasc. VIII et IX) constitue une excellente monographie d’une question qui a un grand intérêt pour l’histoire du droit pénal. L’introduction circonscrit le sujet, en nous montrant la généralité de la coutume dont il s’agit et les circonstances sociales qui président à son apparition, à son développement, à son extinction. La première partie est historique ; la seconde est analytique et nous fait connaître successivement, dans le milieu spécial que l’auteur étudie (Serbes, Monténégrins, etc.), les faits sociaux concomitants de la vengeance du sang (organisation des clans, vivacité du sentiment fraternel, achat ou rapt des femmes au moins à l’état de vestige cérémoniel), les conditions qui provoquent, justifient, ou même imposent comme un devoir la vengeance du sang, les formes sous lesquelles elle s’exerce ; enfin les modes et formes de la réconciliation. Dans l’évolution de cette coutume, nous nous contenterons de remarquer comme faits généraux essentiels la substitution progressive du principe de l’indemnité pécuniaire au principe de la vengeance ; sanguinaire, la substitution de la responsabilité personnelle du coupable à la responsabilité collective et impersonnelle de la famille ou du clan, enfin celle d’une justice publique et indépendante aux actes privés de composition intervenant entre les groupes intéressés.
W.-A. Macdonald. Humanitism : The scientific Solution of the Social problem. Londres, Trübner and Co, viii-350 p. in-8o.
Les Anglais, si timorés dans la pratique, si attachés aux vieux usages et aux traditions surannées, ne craignent aucune hardiesse dans la pensée. Les utopies sociales des Saint-Simon et des Fourier sont jeux d’enfant auprès des rêves de M. Macdonald. Pour les réaliser, il faudrait commencer par obtenir des hommes la triple renonciation : 1o à la nourriture animale ; 2o à la cuisson des aliments ; 3o à l’usage des vêtements. Un tel défi à la notion du confortable montre à quel degré M. Macdonald est affranchi des préjugés de la civilisation. On ne s’étonnera pas après cela qu’il fasse bon marché de notre organisation économique, laquelle serait d’ailleurs évidemment bouleversée par de tels changements de régime et la disparition des besoins considérés