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Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, XXIX.djvu/628

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stitution de fonction. Il est inutile d’insister, e pense, si ce n’est pour ajouter que la forme locative typique dans l’expression divi ksit est devenue ou a pu devenir, à supposer qu’on ait commencé par elle, le point de départ de l’emploi de la finale i dans tous les adjectifs où le terme régissant, correspondant à ksit, impliquait une valeur locative dans l’adjectif ou le terme régi correspondant à divi.

On n’aura sans doute pas de peine à admettre que des procédés instinctifs exactement semblables ont amené la fixation phonétique et significative de tous les autres cas régimes.

Ces procédés sont du reste ceux que l’on retrouve dans toutes les parties du développement linguistique et qu’on peut résumer dans les formules suivantes :

1o Création de nouvelles formes par suite de changements phonétiques dus généralement aux influences que les sons voisins exercent fatalement les uns sur les autres, et auxquelles correspondent des modifications significatives dues généralement aux influences fatales dont les idées voisines exercent et subissent mutuellement les effets.

2o Propagation indéfinie, par ce mode d’association des idées que l’on appelle l’analogie linguistique, des variétés phonétiques et significatives ainsi créées.

VII

On sait ce qu’est devenu le système de la déclinaison et de la composition indo-européennes dans les langues modernes issues du latin et particulièrement en français. Le latin, à la suite de l’invasion des Barbares et de la perte momentanée de l’ancienne civilisation qui en fut la conséquence, retomba à la merci du fatalisme des variations phonétiques, auxquelles sont soumises les langues que les traditions grammaticales et littéraires ne défendent pas encore ou ne défendent plus contre elle. L’usure des sons formant la finale des vocables eut pour effet d’unifier en quelque sorte les désinences casuelles en supprimant les caractères phonétiques qui les distinguaient entre elles.

Elles devinrent impropres à leur usage d’autrefois qui était précisément dû, nous l’avons vu, aux différences que les influences modificatrices des sons avaient créées entre elles. Ce que les lois phonétiques avaient fait, les lois phonétiques le défirent à des siècles d’intervalle ; et l’usage des prépositions sous l’empire des nouvelles conditions faites au langage par les circonstances, se généralisa de manière à suppléer dans leurs anciennes fonctions les cas perdus ou