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empirique au moyen âge. Il examine, en acceptant à tort selon nous l’ancienne opinion qui fait de la querelle des Universaux le fond de la scolastique à toutes les époques, ce qu’il appelle l’ancien nominalisme, puis il passe à Jean de Salisbury, étudie les sources de la psychologie au xiie siècle, et insiste surtout sur Constantin de Carthage dont l’influence lui semble avoir été considérable.

Ludwig Stein. Les lettres de Leibnitz trouvées à Halle (suite). — Dans le troisième groupe des lettres trouvées à Halle, M. Stein nous montre en Leibnitz l’interprète critique d’Aristote. La première, datée du 8 février 1701, contient, dit-il, la méthode suivie pour l’explication d’Aristote par Becker, Brandis, Zeller, Bonitz, Schwegler, etc., etc. Leibnitz veut qu’on recherche, en traduisant Aristote, la propriété et la clarté, plutôt que l’élégance des termes. Il demande aux autres ouvrages d’Aristote, et spécialement à la physique, la signification de termes obscurs de la métaphysique. Dans d’autres lettres, il recommande l’étude des commentateurs grecs d’Aristote, et surtout d’Alexandre d’Aphrodise. Il voudrait enfin savoir ce qui existait des théories du syllogisme avant Aristote, etc.

F. Puglia, L’évolution progressive réellement observée dans l’histoire des systèmes philosophiques de l’Italie. — Spaventa et Siciliani ont nié que la spéculation ait suivi en Italie un développement organique. Puglia affirme au contraire que, de Pythagore et de l’école pythagoricienne à saint Thomas d’Aquin, de celui-ci à Giordano Bruno, à Campanella et à Galilée, puis de ceux-ci à Romagnosi, et de Uomagnosi aux naturalistes modernes, la tradition géométrique de l’esprit italien n’a pas été interrompue (non soffrono interruzione). Il se réserve de le démontrer dans une autre occasion.

H. Diels. Le Protreptikos d’Aristote et l’Hortensius de Cicéron. — Le Protreptikos d’Aristote et l’Hortensius de Cicéron ont, à l’exception de certains fragments, disparu sans laisser de traces. Diels a trouvé un nouveau fragment de l’Hortensius dans les Soliloques (I, 17) de saint Augustin : Nam cum triginta tres annos agam, quattu or decim fere anni sunt, ex quo ista cupere destiti nec aliud quidquam in his, si quo casu offerentur, praeter necessarium victum liberalemque cogitavi. Prorsus mihi unus Ciceronis liber facillime persuasit nullo modo appetendas esse divitias, sed si provenerint, sapientissime atque cautissime administrandas. Il confirme ainsi l’opinion déjà exprimée que Cicéron a empruntée au Protreptikos la pensée exprimée dans ce fragment, comme l’ensemble des doctrines exposées dans tout le dialogue.

Otto Kern. Empédocle et les Orphiques. — Si le système d’Empédocle est un éclectisme, et si l’auteur a fait des emprunts à Heraclite et à Parménide, on peut se demander où il a puisé sa doctrine de la métempsychose. Zeller a fortement combattu l’opinion qui fait de Pytha-