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avoir entendues (ce dernier procédé ayant rapport à la mémoire et à l’attention). L’auteur donne quelques détails sur les investigations auxquelles on devrait soumettre la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût, le toucher, le sens thermique, le sens de l’effort, le temps mental et l’intensité mentale.

Herbert Spencer. L’origine de la musique. Addition au travail publié sous ce titre dans les « Essais ». — L’auteur combat Darwin qui fait sortir la musique de la seule expression du sentiment sexuel, tandis qu’il soutient qu’elle a son germe, non dans une classe déterminée de sons, mais dans tous les sons que la voix émet sous l’influence d’une excitation. Il cite un très grand nombre de faits montrant que chez les peuples sauvages (Fuégiens, Australiens, Araucaniens, Malais, etc.), l’expression musicale se rapporte aux sentiments du moment et semble produite par eux. Il répond aussi aux critiques de Gurney et se défend d’avoir voulu expliquer le développement de la musique. Les éléments qui concourent à l’effet musical sont au nombre de trois : 1o la sensation, des sons sont agréables par eux-mêmes, rôle du timbre, etc. ; 2o la perception (la phrase musicale qui parle à l’intelligence et qui, par des répétitions ou variations, excite un plus grand nombre d’éléments nerveux) ; 3o l’émotion, qui reste toujours l’élément principal. Quant au rôle de l’harmonie, qui a pris tant d’importance dans la musique moderne, elle agit en engendrant un volume plus considérable de sensations.

J. Sully. L’élaboration mentale. — L’auteur ne s’occupera que de l’élaboration intellectuelle, en laissant en dehors les sensations (éléments primaires) et les réactions de l’attention, considérées comme des réflexes moteurs. Les processus d’élaboration sont réductibles à trois : 1o différenciation ; il prend ce mot au sens des biologistes. La vie psychologique, comme la vie physiologique, consiste en une hétérogénéité croissante. La différenciation se fait d’abord entre les différents sens, puis au dehors de chaque sens. L’attention amène la discrimination, qui est intimement liée à la loi de relativité ; 2o l’assimilation, c’est-à-dire l’appréhension d’un rapport de ressemblance. La ressemblance est partielle ou totale : il y a l’assimilation automatique et l’assimilation comparative ; 3o l’association, c’est-à-dire la combinaison ou intégration de plusieurs éléments simultanés ou successifs.

Th. Whittaker. Fin de l’exposition de la Psychologie de Volkmann.

H. Orange. La morale de Berkeley. — Fraser a cru pouvoir la caractériser par cette formule : un utilitarisme théologique ; l’auteur en conteste l’exactitude.

Croom Robertson examine les recherches de Münsterberg sur le sens musculaire et le sens de l’espace. (Voir la Revue d’août 1890.) — Watson répond aux critiques de Spencer sur la dérivation de l’espace.