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deux points et un intervalle entre eux (conscience pure de tout élément sensoriel), une construction plus large de l’espace est possible. L’espace, distingué du corps, se présente comme une possibilité de mouvement. Mouvements musculaires et contact, tels sont les derniers éléments de notre conscience de l’espace : tous les autres éléments (visuels) n’en sont que des signes. — Mais, peut-on objecter, le simple contact d’un objet est accompagné d’une conscience, d’une position de l’endroit touché. Certainement ; parce que avant l’expérience individuelle, il y a des connexions établies entre les centres nerveux et les nerfs de la partie touchée ; il y a une connaissance potentielle de la position due à l’hérédité. (Faits à l’appui, illusions des amputés, etc.) La connaissance de l’espace existe donc dans les centres nerveux à titre d’axiomes latents.

Whitakker. La psychologie de Volkmann. — Étude consacrée au « Lehrbuch der Psychologie vom Standpunkte des Realismus und nach genetischer Méthode » de l’ancien professeur de Prague. (Pour le compte rendu de cet ouvrage, voir la Revue philosophique, t.  II, p. 410.)

W. Mitchell. Logique de la morale de révolution. — L’auteur se livre à un assez grand nombre de critiques de détail et conclut ainsi : Quand même le but et les moyens du progrès moral donné par la morale de l’évolution seraient parfaitement vrais, — comme presque tous les autres buts et moyens qui ont été proposés, — il ne semble pas qu’ils expriment l’essence de la question. S’il est faux de représenter les lois de la morale, comme si les hommes existaient dans un milieu quelconque ; il est aussi erroné de représenter l’homme comme l’enfant du milieu. Vous ne pouvez lui clore la bouche quand il demande : Pourquoi dois-je être moral ? et ce n’est pas une réponse satisfaisante de lui dire : Je vous rendrai moral. C’est comme si l’on croyait pouvoir satisfaire les gens, en leur disant qu’ils portent encore leurs habits d’enfance.

A. Shand. L’antinomie de la pensée. — « La pensée s’efforce de se délivrer des sens et de penser sa propre nature sans contradictions. Mais la métaphore et les habitudes secrètes du langage sont incrustées en lui et produisent des questions vaines et de fausses doctrines. »

Mac Keen Cattell. Épreuves et mesures mentales. — La psychologie ne pouvant atteindre la certitude et l’exactitude des sciences physiques qu’en s’appuyant sur l’expérimentation et la mesure, l’auteur expose un programme de recherches qui peuvent être assez facilement exécutées et appliquées à un grand nombre d’individus. Ce programme est classé sous les dix titres qui suivent : pression au dynamomètre, détermination du degré de mouvement, des aires sensitives sur la peau, pressions causant de la douleur, la plus petite différence perceptible pour les poids, temps de réaction pour le son, temps pour nommer les couleurs, bisection d’une ligne de 50 centimètres, jugement portant sur un temps de 10″, nombre de lettres que l’on peut répéter après les