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ingegno o copia di testi, ma il suo fare sa troppo di moderno, percio diviene subto sospetto. »

À un autre point de vue, plus humble peut-être, mais non moins important, l’ouvrage de M. Fiorentino renferme une imperfection qui, malgré la science et la patience, malgré la vigueur et l’originalité dépensées, l’empêchera de devenir jamais un livre définitif. L’auteur n’a pas fait des recherches suffisantes sur les ouvrages de Pomponace. Voici qu’aujourd’hui le plus important de tous est publié par un autre, et vient rectifier, ou à tout le moins compléter sur plusieurs points son étude. Il y aurait injustice à vouloir en faire reproche à M. Fiorentino, qui n’a peut-être pas eu toutes les facilités pour fouiller les bibliothèques de Rome. Mais il n’en reste pas moins certain que la découverte du Commentaire du traité de l’âme assure d’avance un incontestable avantage à toute étude postérieure. On ne peut s’empêcher de remarquer après tout que M. Fiorentino a cherché l’opinion de Pomponace sur la nature de l’âme, dans des livres où celui-ci ne l’a qu’indirectement laissée entrevoir, et que la vraie pensée du professeur doit se trouver exprimée bien plutôt dans les leçons où il s’adressait librement à un auditoire respectueux que dans les ouvrages destinés à la publicité et à la polémique, dans des réfutations et des apologies. M. Fiorentino est trop pénétrant pour ne l’avoir pas senti, et de là sans doute provient la mauvaise humeur et l’amertume même qu’il montre dans son article sur la nouvelle publication de M. Ferri[1] ; Il a beau s’appliquer à concentrer la discussion sur le seul point où il croit qu’elle lui sera favorable, et feindre d’ignorer que M. Ferri a présenté une exposition complète de la psychologie de Pomponace, laquelle fait presque entièrement défaut dans son livre à lui ; nul ne s’y trompera. Eût-il raison et mille fois raison sur la question de l’intellect, fût-il en mesure de prouver par des textes triomphants que le Traité de la nutrition contient la théorie de la dépendance a subjective et objective » de l’âme par rapport au corps, son livre n’en contiendra pas pour cela l’étude si complète et si intéressante que M. Ferri a consacrée à la sensation et à la perception. Ce n’est pas sa faute, soit ; mais qu’y faire ? M. Fiorentino reproche trop durement à Ritter d’avoir parlé de Pomponace, sans avoir eu tous ses livres en main, pour qu’il ne vienne pas au lecteur une idée analogue.

Enfin, sur les alentours du sujet, il a semblé à quelques-uns que M. Fiorentino, qui avait pourtant fait preuve de tant de travail et d’érudition dans son livre, avait négligé certaines sources impor-

  1. Giornale Napoletano, avril 1877.