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ÉTUDES DE PHILOSOPHIE INDIENNE

LE SYSTÈME VEDÂNTA


I. Les Sources.

Les travaux d’exposition, de polémique et d’exégèse consacrés par les philosophes de l’Inde au système Vedânta sont extrêmement nombreux. Le catalogue des ouvrages philosophiques sanscrits publié par M. Hall à Calcutta en 1859 en décrit 310, et, certainement, il en existe bien davantage encore. À première vue, cette masse de documents est bien faite pour effrayer l’investigateur européen désireux de pénétrer à l’aide des ouvrages originaux les secrets de la doctrine célèbre dont le nom, Vedânta (fin, but du Veda), indique la prétention qu’ont eue ses auteurs de formuler les conclusions des livres sacrés. Heureusement, on peut s’acquitter de cette tâche aussi intéressante que laborieuse sans fouiller dans toute une aussi volumineuse collection, qui, d’ailleurs, est restée en grande partie éloignée jusqu’à ce jour de la portée des savants européens. Un petit nombre de ces traités — ceux qui sont en même temps les plus importants et les plus accessibles — suffit pour étudier de première main le développement intrinsèque et les résultats dogmatiques du védântisme. Ce sont, dans l’ordre chronologique :

1o Les anciennes Upanishads ;
2o Les Vedânta-sûtras de Bâdarâyana ;
3o Les œuvres de Çankara ;
4o Le Vedânta-sâra de Sadânanda.

Nous allons examiner ces ouvrages aux points de vue divers des questions d’authenticité, de chronologie, de bibliographie, de style et d’importance doctrinale qui les concernent.