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ANALYSES. — HORWICZ. Analyses psychologiques.

cience, ni en expliquer l’origine, ni dire si la conscience est l’inconscient développé ou l’inconscient une conscience très-faible, — questions peut-être insolubles, — nous sommes cependant arrivés à quelque chose. Nous avons tout d’abord montré que les moyens termes entre le conscient et l’inconscient étant innombrables, la différence entre les deux est ondoyante et que le passage de l’un à l’autre n’a lieu qu’insensiblement. Nous avons aussi fait ressortir le rapport intime de la conscience avec le sentiment et la reproduction : étude qui doit être poursuivie en détail » (p. 265).

Le chapitre qui fait suite à la conscience est en effet consacré à la reproduction. C’est, à notre avis, la partie la plus intéressante, la plus originale, la mieux approfondie de l’ouvrage. Nous y reviendrons.

Le volume se termine par un chapitre sur la subjectivité et l’objectivité. Les divers sens et les sentiments y sont examinés au point de vue de la connaissance qu’ils nous donnent des choses et des états agréables ou désagréables qu’ils suscitent en nous.

Tel est le plan général de l’ouvrage : l’examen détaillé de quelques points nous en fera mieux comprendre l’esprit.

D’abord, pour ce qui concerne la méthode : « Notre méthode, dit l’auteur, est physiologique, c’est-à-dire que nous voulons, à l’aide du corps, connaître l’âme ou, si l’on aime mieux, ses fonctions. La justification de cet essai et l’espérance qu’il ne sera pas infructueux s’appuient sur la corrélation intime de l’âme et du corps. Si le corps est la cause de l’âme, il n’y a que la constitution du corps et de ses organes qui puisse nous éclairer sur l’origine et la variété des états psychiques. Si le corps est la fin de l’âme, les états psychiques n’ayant d’autre destination que d’être changés en mouvements corporels, on doit de ces mouvements chercher à induire quelque chose sur les impulsions volontaires. D’un autre côté, si l’âme est la cause du corps, c’est-à-dire si elle en est l’architecte, l’étude de l’édifice et de sa forme doit nous faire connaître le principe plastique. Et si l’âme est la fin du corps, de telle façon que toutes les fois que le corps agit ou pâtit, il en résulte que l’âme agit ou pâtit, il semble que la connaissance des moyens est la voie la plus sûre pour connaître la fin… Si nous voulons pénétrer, comprendre dans leur vraie nature notre pensée et notre volonté, nous devons avant tout considérer la scène qui donne les conditions nécessaires pour que les phénomènes de pensée et de volonté puissent réussir. Car la pensée et la volonté ne sont pas des processus qui se produisent partout