Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome IX, 1880.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
112
revue philosophique

la réaction qui s’est produite. Tout le monde sait que dans ce cas et dans les cas analogues les signes ont une valeur toute différente de celle qu’ils ont dans l’algèbre ordinaire. Tout le monde sait aussi que sans l’emploi d’une notation convenable les réactions compliquées, surtout en chimie organique, seraient presque impossibles à expliquer. L’algèbre de Boole procure en général à toutes les sciences qui traitent de la qualité des avantages analogues à ceux que la chimie retire de la notation adoptée. M. Macfarlane ne s’en est point tenu là. La fin de son livre contient une série de problèmes fort habilement choisis et qui peuvent servir à la fois d’exercices pour les étudiants et de preuves pour les incrédules.

Reste un dernier point, le plus important de tous. La logique de Boole est-elle vraiment solide ? Le public est bien loin d’être fixé là-dessus. Boole a été souvent et vivement discuté, mais presque exclusivement par des admirateurs fanatiques ou par des ennemis. En France, un seul homme peut-être est dès à présent parfaitement préparé pour porter un jugement autorisé sur cette doctrine célèbre. Mais, pour des raisons que nous ignorons, M. Liard s’est contenté d’exposer la logique de Boole. Il n’en est pas ainsi de M. Macfarlane. Il admire Boole ; mais il le juge aussi et le rectifie à l’occasion. L’avenir nous apprendra si son jugement est définitif. Si M. Macfarlane a la volonté ou le pouvoir de continuer ses études, il deviendra sans aucun doute un des représentants les plus considérables de la nouvelle école logique de l’Angleterre.

T. V. Charpentier.