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Sur un point, E. de Hartmann aura toujours raison. La conception du monde « de l’ancienne et de la nouvelle Foi » ne peut pas devenir le bien commun d’une nation quelconque, car les peuples ne sauraient vivre sans une métaphysique idéaliste avec ses encouragements et ses consolations, ses moyens d’aviver l’imagination et le sentiment. Mais ce sera la conception du monde d’une époque de transition et de crise métaphysique et religieuse. C’est à ce titre que la confession de Strauss fournira à l’historien futur de la civilisation un témoignage vivant que, même à une époque de matérialisme et de scepticisme, le monde moderne est resté attaché à l’idéalisme dont les racines se trouvent dans ses bons sentiments moraux, et que, mû par un sentiment religieux profond, il a même, en contradiction avec ses idées scientifiques, entouré l’univers d’une auréole idéale.

K. Dietfrich.
Würzburg.