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Un jour je prononçai le nom d’Adrienne, ce fut L. qui répondit en riant beaucoup et demandant qui j’appelais de ce nom. Adrienne avait vécu ; je n’ai pu depuis la ressusciter ni obtenir d’écriture automatique. Peu de jours après, d’ailleurs, le sommeil hypnotique qui avait cessé d’être intéressant disparut entièrement et il me fut impossible d’endormir le sujet par aucun procédé.

L. depuis ce jour se porte fort bien et n’a pas eu une crise depuis trois mois ; les expériences psychologiques ont donc été faites ici pour le plus grand bien du sujet lui-même.

Les faits que je viens de raconter sont encore fort incomplets, puisque mes expériences ont été interrompues trop brusquement, mais il est fort vraisemblable qu’on doit les retrouver assez facilement. Toutes les suggestions doivent s’accompagner d’un certain degré d’inconscience ou plutôt, si je généralise ce que j’ai vu, d’un certain dédoublement de la conscience. Tous les phénomènes du spiritisme qui sont fréquents, ne sont que le développement de faits analogues. J’espère qu’il ne sera pas difficile de vérifier et de discuter par d’autres expériences celles que j’ai rapportées ; il sera plus facile alors de tirer de ces observations toutes les conséquences qu’elles contiennent.

Pierre Janet.