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Gay-Lussac, Dulong et Petit, Avogadro, Ohm, etc., et que l’on considère avec raison ces inventeurs comme des législateurs de la nature.

J. Mackeen Cattell. Recherches psychométriques (suite et fin). — 1o Recherches sur le temps nécessaire pour la perception. L’auteur désigne par là l’intervalle entre la sensation et la perception, c’est-à-dire le temps qui s’écoule après que l’impression a atteint la conscience et avant qu’elle soit distinguée. Wundt emploie la méthode suivante : faire réagir le sujet aussi vite que possible ; puis, dans une deuxième série d’expériences, ne réagir que quand il a bien distingué l’impression ; puis noter la différence. L’auteur suit d’autres méthodes. Le temps de réaction pour la lumière lui paraît, d’après ses recherches, se réduire à 30σ, et 50σ pour les deux opérateurs. Lorsque, au lieu de lumière blanche, il y a une couleur, le temps est un peu plus long. — Cas où il faut distinguer la couleur et non plus seulement la percevoir : 100σ et 110σ. Cas où il faut distinguer une lettre des autres : Ce temps diffère suivant la forme plus ou moins compliquée des lettres : l’auteur n’a pas encore pu déterminer d’une manière précise le temps afférent à chaque lettre. Cas où il faut distinguer des mots ; s’ils sont courts : 132σ et 141σ ; s’ils sont longs : 154σ et 158σ. Nous ne percevons pas séparément les lettres d’un mot, mais le mot comme tout. — Cas où l’on perçoit un dessin (un arbre, un navire et autres objets de la vie ordinaire) : 96σ et 117σ.

L’auteur a ensuite étudié le temps nécessaire pour choisir (Wahlzeit) et il l’a fait dans des conditions diverses. Il a trouvé que, pour les deux expérimentateurs, le temps était : pour des couleurs, 280 et 400 ; pour des dessins, 250 et 280 ; pour des lettres, 140 et 170 ; pour des mots, 100 et 110.

Entre les cas où l’attention est à son comble et ceux où elle n’est qu’à demi préparée, il y a une différence sensible : dans le dernier cas, il y a en plus 75σ et 15σ pour percevoir une surface blanche et réagir ; 29σ et 25σ pour voir et nommer une lettre. En ce qui concerne la fatigue, l’auteur prétend qu’on aurait beaucoup exagéré son influence. Il n’a trouvé, dans aucun cas, une augmentation de plus de 2/100 de seconde. De plus, il est arrivé à ce résultat inattendu que les processus les plus automatiques sont affectés davantage par la fatigue.

A. Lehmann. Sur l’application de la méthode des gradations moyennes aux sensations lumineuses. — Nous nous bornons à donner le titre de ce travail dont la Revue s’occupera plus longuement sans tarder.

Wolfe. Recherches sur la mémoire des sons. — Ces recherches se rattachent à celles d’Ebbinghaus « Ueber das Gedachtniss : Untersuchungen zur experimentellen Psychologie » dont il a été précédemment rendu compte dans ce recueil. La méthode employée est celle des cas vrais et faux. On produit un son ; puis, après un intervalle de temps dé-