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ANALYSES.g. ladd. Psychologie physiologique.

sensations » est l’objet d’un chapitre spécial dont le fond est l’exposé et la discussion de la loi de Weber. Entre les trois explications que l’on donne de cette loi, l’une physiologique, une autre psychophysique, une autre psychologique, M. Ladd semble incliner vers la première sans l’accepter absolument. — Sous le titre « les Présentations des sens » (2 chapitres), l’auteur expose les faits et doctrines qui se rencontrent dans les divers traités de psychologie sous le nom ordinaire de perceptions. — Les résultats de la psychométrie sont résumés dans le chapitre suivant, d’une manière aussi complète que le permet cet ordre de recherches. Chaque jour paraissent de nouveaux mémoires ; le livre qui s’imprime doit nécessairement omettre les plus récents. L’auteur nous paraît dans ses conclusions rester fidèle à la position impartiale qu’il a prise dès le début. « La recherche expérimentale, dit-il, n’explique ni l’origine ni la nature de notre idée du temps et de ses rapports et elle n’a pas réussi à établir de nouveaux principes, importants pour la psychologie. Elle est cependant un rameau vigoureux et plein d’avenir des études psychophysiques. Elle a placé sur une base scientifique et définit en termes mathématiques beaucoup de nos impressions ordinaires considérées dans leurs rapports avec le temps » (p. 497). — Nous ne pouvons nous empêcher de trouver que les deux autres chapitres sont trop brefs. Le premier traite des émotions et des mouvements (Feelings and motions, 33 pages). Il est d’usage chez les psychologues d’écourter tout ce qui tient aux états affectifs en quoi ils sont bien peu d’accord avec la vie réelle où ils jouent un si grand rôle ; mais l’auteur nous parait avoir été encore beaucoup plus court qu’on ne l’est d’ordinaire sur ce point. Le second chapitre étudie « la Base physique des facultés supérieures : volonté, mémoire. L’auteur semble admettre que ces questions sont hors du domaine de la psychologie physiologique. « Par sa nature même, ce merveilleux acte de l’esprit par lequel il se reconnaît comme sujet de ses propres états et reconnaît aussi les états comme siens, ne peut avoir aucun substratum matériel analogue ou correspondant. Il est impossible de déterminer un processus physiologique quelconque représentant cet acte unifiant et il est même impossible d’imaginer comment la description d’un tel processus pourrait avoir un rapport intelligible avec cet unique pouvoir mental » (p. 545). À notre avis, la seule raison qu’on pourrait avoir pour éliminer provisoirement ces questions supérieures du domaine de la psychologie physiologique, c’est simplement parce que celle-ci n’y a pas encore suffisamment pénétré. Mais, quoi qu’on puisse penser à cet égard, il faut au moins regretter que l’auteur n’ait pas consacré un chapitre à l’étude des images qui, dans ces derniers temps, a été poussée fort loin, en s’appuyant sur les données de la physiologie et de la pathologie, c’est-à-dire en restant dans les strictes limites de la psychologie physiologique. — Un dernier chapitre est consacré à « Certains rapports statiques entre le corps et les phénomènes mentaux » (âge, sexe, races, tempéraments, etc.). L’auteur nous a prévenus dans son introduction