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cius (in Phys, 24, 18) sur Anaximandre. Il croit écarter ainsi l’hypothèse qui se fondait principalement sur l’étude de la philosophie d’Anaximandre pour soutenir qu’il y a eu en Grèce une philosophie étrangère et orientale, sombre et pessimiste. Il croit en outre avoir établi ainsi qu’Anaximandre est le premier des philosophes antésocratiques qui ait uni la réflexion morale et la spéculation métaphysique, qui a jeté en Grèce avant Socrate les fondements d’une morale scientifique.

Paul Tannery. Sur le secret dans l’École de Pythagore. — Notre savant collaborateur examine un passage de Jamblique (éd. Kiessling, p. 192) où il est question de la révélation de la géométrie, supposée jusque-là conservée comme un secret dans l’école pythagoricienne ; il en détermine le sens précis et croit que la scission a commencé dans l’École au sujet de publications, même mathématiques, désavouées par les disciples fidèles de Pythagore ; que l’obligation du secret pour ces derniers a résulté de ces publications mêmes et des conséquences qu’elles ont entraînées.

Eugène Pappenheim. Le siège de l’école des sceptiques pyrrhoniens. — Si l’on n’accepte pas l’hypothèse d’après laquelle Sextus aurait ramené l’école à Alexandrie, il faut penser, dit Pappenheim, que l’école, après Énésidème, a eu pour second et dernier séjour une ville de l’Orient qui nous est inconnue. Si l’on remarque que Sextus a des connaissances littéraires aussi étendues que rares, si l’on ne croit pas qu’il les doit à sa propre bibliothèque ou qu’il a emporté avec lui d’Alexandrie les nombreux extraits contenus dans ses ouvrages, on dira que l’école sceptique avait son siège à Alexandrie, dans un des centres orientaux, riches en trésors littéraires, de la vie hellénique ; qu’elle y fleurit au temps de Sextus et qu’elle s’y éteignit avec Sextus ou son disciple Saturninus, cinquante ans environ après y avoir fait sa réapparition.

Ludwig Stein. La Genèse de l’Occasionnalisme. — Nous avons récemment analysé dans la Revue philosophique (octobre 1887) le remarquable livre de M. Stein sur la Psychologie du Portique. Dans un curieux article, dont nous recommandons la lecture à tous ceux qui s’occupent de l’histoire du Cartésianisme, l’éditeur des Archives établit que Cordemoy a exposé expressément les points essentiels de l’occasionalisme, sans avoir subi l’influence de Geuliex, que Cordemoy et Geulinex, partis des mêmes suppositions, sont arrivés aux mêmes résultats, indépendamment l’un de l’autre.

B. Erdmann. Kant et Hume en 1762 (1er article). — B. Erdmann examine les travaux dans lesquels on s’est efforcé de déterminer les rapports de Kant et de Hume : il est très vraisemblable, dit-il, que Kant a connu les Essays de Hume vers cinquante ans, mais le jugement qu’il en porte à soixante ne concerne ni l’essayiste moraliste, ni le métaphysicien sceptique, ni le philosophe religieux. On n’a jusqu’ici