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soigneusement étudiées, car elles constituent les principales causes de notre bonheur ou de notre malheur. Elles ne doivent pas être arrachées, mais guidées… elles sont toutes bonnes en elles-mêmes ( ?) Elles tendent toutes vers notre bonheur ou vers le bonheur d’autrui ( ?), mais elles ne contiennent pas en elles-mêmes un principe de contrôle, et ainsi elles pourraient conduire au mal comme au bien, ce qui rend leur direction nécessaire.

La seconde partie du livre est consacrée à la conscience. M. Mac Cosh ici innove moins, il s’en tient à la conscience guide intérieur, sens du bien et du mal, qui nous donne immédiatement la nature morale ou immorale de nos actes. La distinction entre la constatation d’un fait par le sens intime et le jugement moral porté sur ce fait n’est pas établie. L’auteur, après avoir dit que la conscience existe, l’étudie comme pouvoir intellectuel et comme pouvoir moteur, et passe ensuite en revue différentes formes de la conscience, la conscience pervertie, la conscience en paix, la conscience troublée, etc. Un dernier chapitre est consacré au développement de la conscience.

La dernière partie de l’ouvrage traite de la volonté dont l’élément essentiel est le choix.

Je ne pense pas devoir insister sur ces deux dernières parties ; l’auteur se borne à la psychologie du sens commun ; rien n’y est nouveau, à ce qu’il m’a paru, et il y aurait à discuter à chaque page. Avec des qualités de bonne foi, d’application, de soin, l’ouvrage tout entier de M. Mac Cosh présente les mêmes défauts, un goût tout particulier pour les solutions les plus simples en apparence, les moins simples au fond si on veut s’arrêter aux difficultés qu’elles soulèvent, un défaut marqué d’originalité et une habitude de remplacer l’analyse minutieuse et la synthèse systématique par la description banale et un ordre passablement factice — tout cela ne me parait pas suffisamment compensé par la piété fervente de l’auteur.

Fr. Paulhan.

Dr Bernard Münz. — Lebens und weltfragen. philosophische essais. — (Questions de la vie et du monde). — Wien, Konegen, 1886, 96 p.. in-16.

Ce ne sont pas, comme on pourrait croire d’après le titre, des questions touchant la vie sociale et mondaine que l’auteur, dans son petit ivre, cherche à résoudre, mais ce ne sont pas pour cela des questions moins brûlantes, car elles sont empruntées au grand problème de la conception de la vie et du monde.

Dans le premier essai, l’auteur s’occupe de la « Weltanschauung » (manière d’envisager le monde) de Jérôme Lorm, créateur de l’optimisme mal fondé. Cette « Weltanschauung  » de Lorm nous est connue par deux livres, dont l’un est purement littéraire, l’autre scientifique.