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maux, il y a, en même temps que l’érection des organes copulateurs, d’autres appareils annexes.

Les réflexes de sympathie consistent dans les mouvements d’imitation que nous faisons presque malgré nous, quand nous voyons à côté de nous se produire une émotion quelconque. Ainsi on bâille quand on voit bâiller ; on pleure quand on voit pleurer ; on rit quand on voit rire. Quand on voit sauter, on est tenté de faire le même mouvement, etc. Au fond, ces réflexes de sympathie ressemblent beaucoup aux réflexes d’accommodation de nos sens à la direction et à la distance des mouvements extérieures ; mais ils ont un caractère psychique plus complexe. Cependant on trouverait tous les chaînons intermédiaires entre le réflexe de direction des globes oculaires et le réflexe de sympathie des mouvements de la tête et du tronc qui s’exécutent en nous ou tendent à s’exécuter, quand un objet se déplace devant nous.

Les réflexes de répulsion sont en général plus intenses que les réflexes d’attraction, et portent sur la presque totalité de nos appareils organiques.

Les réflexes de dégoût consistent dans la nausée, le vomissement, l’expression d’horreur sur la figure, la chair de poule, la pâleur de la face, la syncope, l’arrêt de la respiration, l’arrêt des sécrétions.

Les réflexes de frayeur sont multiples : et ce sont peut-être les plus constants. Dans toute la série animale, ils existent, à des degrés divers. Nul sentiment ne nous protège mieux contre le danger que la frayeur. C’est le clignement de l’œil quand on approche rapidement de l’œil un objet menaçant, c’est l’abaissement de la tête et du dos, quand on nous menace, c’est le tressaillement, quand un bruit inattendu se fait entendre près de nous ; avec tremblement, chair de poule, frisson, perte des forces, précipitation ou ralentissement du cœur, arrêt de la respiration. Le vertige est un réflexe de frayeur.

Les réflexes de colère ressemblent à ceux de la frayeur, mais c’est un accroissement général des forces, plutôt qu’une diminution des forces, comme dans la frayeur.

Les réflexes de douleur sont les cris, les gémissements, les larmes, la syncope ou l’accélération du cœur, la pâleur de la face, etc[1].

  1. Toutes ces émotions sont des émotions de protection : elles sont admirablement adaptées aux conditions biologiques des existences diverses. Toutes Îles émotions, qu’elles quelles soient, semblent avoir pour but lu conservation de l’individu et de l’espèce. — Nous ne pouvons ici malheureusement développer celle belle harmonie des lois psychologiques qui régissent les êtres animés.