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ANALYSES.dr h. romundt. Die drei Fragen Kants.

Dr Eduard Martinak. — Zur Logik Lockes. John Lockes Lehre von den Vorstellungen aus dem Essay concerning human Understanding. Graz, Leuschner, 1887, 33 p. in-8o.

Le dessein de l’auteur a été, comme nous l’apprend le titre de cet opuscule, d’exposer la théorie des représentations de Locke, telle qu’elle se trouve dans l’Essai sur l’entendement humain, en vue de construire une logique qui serait celle de ce philosophe.

Locke a défini les idées : signes des choses ; et les mots : signes des idées. Il à conçu la logique comme science des signes, et il a fait de la logique un groupe distinct, placé en dehors de sa grande division des sciences théoriques et des sciences pratiques. Cependant la logique, observe M. Martinak, est une discipline théorique et pratique tout ensemble. Elle est pratique selon Locke lui-même, parce qu’elle traite de nos moyens de connaître ; mais y pourrait-elle rien, sinon par la considération des idées ? Il est vrai que les idées signes des choses et les mots signes des idées sont un objet beaucoup trop étendu, que le concept de la logique ne recouvre pas. Le premier problème ressort à la psychologie, le second à la science du langage. La logique n’est pas tout cela, elle est limitée à la justesse du penser. D’autre part, la justesse n’est, selon Locke, qu’un caractère du jugement, du raisonnement. Or, la théorie du raisonnement occupe le premier plan de la logique, et les représentations sont les éléments indispensables de nos jugements ; la théorie des représentations (Ideas) doit donc précéder celle du raisonnement (Urtheil).

M. Martinak traite de la première, et il réserve la seconde. Il expose d’abord la doctrine de l’idée, telle que Locke la formule, et il en présente ensuite une brève critique. Cette critique porte principalement sur la distinction insuffisante faite par Locke du procès de la pensée et de l’objet de la pensée, et sur les obscurités de sa classification des idées. Il relève, par exemple, la définition à double effet de l’abstraction, selon laquelle l’idée blanc serait de même espèce que l’idée homme en dépit de cette différence que le blanc ne peut représenter les idées particulières sucre, neige, etc., qui l’ont fourni et dont il offre un caractère isolé, et que les individus Pierre et Jean peuvent au contraire représenter l’homme dont ils offrent chacun un groupe entier de caractères.

Ses réserves faites, M. Martinak se range à la doctrine du philosophe anglais, et il exprime le désir qu’on en retire entin tout ce qu’elle enferme touchant la constitution d’une logique.


Dr H. Romundt. — Die drei Fragen Kants. (Les trois questions de Kant.) Berlin, Stricker, 1887, 64 p. in-8o.

Ce nouvel opuscule de M. Romundt ne nous apprend rien sur sa doctrine, que nos lecteurs ne connaissent déjà par les analyses faites