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ici de ses précédents ouvrages. Il y répond à ces trois questions de Kant : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Qu’oserai-je espérer ? Et il aboutit pratiquement à la constitution d’une église visible qui serait l’acheminement à une église invisible, à un royaume du souverain bien.


J. Gavanescul. — Versuch einer zusammenfassenden Darstellung der paedagogischen Ansichten John Locke’s in ihrem Zusammenhange mit seinem philosophischen system. Berlin, Schade, p. 84.

Ce travail est une thèse pour l’obtention du doctorat. Comme le titre l’indique, M. Gavanescul (de Roumanie) s’est proposé de retirer des œuvres de Locke et d’exposer systématiquement tout ce qu’elles contiennent touchant la pédagogie. Il a pensé avec raison que l’ouvrage spécial de Locke sur l’éducation ne suffit pas à faire connaître le Locke pédagogue, lequel procède du Locke philosophe. Son travail est facile à consulter, et il mérite d’être consulté.


Richard Manno. — Die Stellung des Substanzbegriffes in der Kantischen Erkenntnistheorie. (La position du concept de substance dans la théorie kantienne de la connaissance.) Bonn, Nolte, 1887, ii-99 p.. in-8o.

Ce travail est une thèse pour l’obtention du doctorat. Il a paru à M. Manno que le concept de substance à une importance particulière dans le système de Kant, en raison de la distinction qui y est faite de la chose en soi, inaccessible à la connaissance humaine, et du concept, nécessaire à nos opérations dans le domaine de l’expérience, d’un porteur connaissable des différents modes de l’existence.

Kant, selon M. Manno, aurait en somme défini la substance comme une existence dans l’espace, permanente et objet d’intuition ; et par là il aurait limité cette catégorie à l’être empirique qui occupe l’espace, à la matière. Il résulterait de cette définition une difficulté à déterminer le sujet pensant en tant que phénomène, puisque la substantialité lui serait refusée avec la permanence, ou, en d’autres termes, à soutenir le moi, qui aurait le temps pour forme de ses phénomènes. Kant lui-même à pourtant fait une concession, et M. Manno s’en autorise pour chercher quel accord on pourrait obtenir d’un système de pensées comprenant le concept d’une substance psychique avec un problème particulier de la doctrine kantienne, à savoir l’ « affection » du sujet par le sens intime.

L. A.