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revue des périodiques


La Nuova Scienza.

(Luglio 1887-Marzo 1888.)

M. Enrico Caporali continue toujours à rédiger seul sa Nuova Scienza, qui abonde en renseignements précis sur toutes les doctrines divergentes, et s’efforce de les ramener à l’unité, au moins dans leurs données propres, sinon dans leurs conclusions, au profit de son système pythagorique.

La formule pythagorique de l’évolution cosmique. I. Le mécanisme de la conceptuation. Dans les animaux supérieurs le cerveau s’organise de manière à pouvoir porter la concentration de l’énergie nerveuse et du sang artériel de l’une à l’autre cellule contenant des images. Ce ne sont pas les images qui se meuvent, comme suppose Taine : c’est le point de convergence de l’énergie qui change de place.

La Raison n’est que la forme unitaire des images passées en rapide revue par le point mobile de la convergence. En réunissant les caractères communs des comptes particuliers avec le même mécanisme de convergence et de divergence minime qui se réalise pour unifier les sensations et les perceptions, se forment peu à peu les concepts généraux. Le sentiment est l’harmonie dans laquelle toutes les cellules sont portées à une vie plus haute c’est la conscience collective. Les cellules se renouvellent comme les citoyens d’un Etat : les naissantes adoptent l’idéal organique des cellules mères. La conspiration d’innombrables unités faibles fait l’unité puissante et belliqueuse qui fait évaluer l’organisme vers une perfection croissante.

La formule pythagorique de l’évolution cosmique. II. Evolution de l’énergie logique. — Tout ce qui existe est le développement de l’un dans le multiple, ou d’une force unitaire qui embrasse le multiple et le rapporte à elle-même avec plus ou moins de conscience. Dans ce processus, l’unité va notant les ressemblances et les différences des sensations, et mesure la force reçue et dépensée avec un sens fondamental de l’énergie. Ainsi se forme déjà dans la cellule la première tendance comparative. Toute sensation est une déduction des expériences antérieuses comparant la sensation actuelle aux passées. Les inférences, les petites inductions, accompagnées d’ailleurs de déduction, commencent dans les plus simples animaux. Même dans le règne végétal sont communs les actes synthétiques. Les expériences s’accumulent et la force psychique et logique se concentre, c’est-à-dire la tendance à comparer, mesurer et juger. Tout système nerveux est un organisme croissant de la synthèse et de la mensuration, d’où résultent avec une promptitude, une facilité et une ampleur croissantes, les jugements particuliers des anthropoides et des sauvages, puis les jugements universels, quand les langues passent à l’agglutination et à la flexion, enfin les jugements scientifiques, fondés sur une large expérience bien systématisée. Dans tous ces jugements, dont M. Caporali