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lement l’égoïsme et conduit rationnellement à la fraternité, et c’est l’idéal de l’avenir meilleur de tous les hommes qui doit changer l’égoïsme en altruisme. Voilà de la poésie, non de la science. Cet avenir est une hypothèse. Les motifs moraux d’obligation, qui sont refusés à cet idéal, l’auteur ne peut les trouver qu’en se réfugiant dans la métaphysique.

P. Bonatelli. Les réflexes psychiques. — Le savant italien dispute à M. Ch. Richet la priorité de cette dénomination, déjà appliquée par lui aux mêmes faits dans un livre publié en 1871, sous ce titre : La conscience et le mécanisme intérieur.

A. Valnardini. La science moderne et la philosophie théorique. — De l’examen des principales doctrines modernes ressort une nécessité communément sentie, c’est que la métaphysique, entendue comme esprit philosophique, ne peut pas mourir. Sa mort serait celle de toute pensée. Le physicien et le chimiste étudiant les éléments premiers en eux-mêmes, leur mode et le pourquoi de leurs combinaisons ; le physiologiste recherchant le principe de la vie animale et humaine ; le psychologue scrutant les relations entre les sensations et perceptions et les mouvements des nerfs ; l’artiste cherchant les relations du beau et de l’esprit humain ; le matérialiste lui-même plaçant dans la matière inorganique le principe et la raison de toutes choses et de la pensée elle-même, ils ne font tous autre chose que de la métaphysique.

L. Ferri. Une vieille définition du concept. — Depuis Kant et Rosmini, les traités de la doctrine de l’intelligence admettent l’union perpétuelle du concept et du jugement. Connaître, pour eux, c’est juger. Cette définition n’embrasse ni toute la fonction du concept, ni tout son produit. En effet, une appréhension ne suffit pas pour former les concepts ; et d’autre part le résultat de ce travail d’analyse et de synthèse, d’inclusions et d’exclusions, qui sert à les former, comprend un certain nombre de rapports entre les éléments abstraits constituant un composé unique. Les concepts les plus simples, les catégories, n’ont de signification que par leurs relations avec d’autres. À leur appréhension concourt aussi le jugement. Indéfinissables, ils peuvent être éclaircis par l’analyse qui les réduit en termes plus simples. Ce sont moins rigoureusement des concepts que des éléments conceptuels, conditions rationnelles de toutes les idées. La thèse moderne de l’union inséparable du concept et du jugement est donc justifiée.

Comptes rendus les plus importants : Nouvelles études de psychologie et de morale, de F. Bouillier (A. Martini) ; Hobbes, de G. Robertson (G. Dalmazzo) ; La physiologie du système nerveux et des faits psychiques, de Panizzi (L. Ferri). —