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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/553

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ANALYSES.bourdillat. La réforme logique de Hamilton.

l’agrégation, de faire d’Aristote le premier objet de ses études. Ce rêve, il eût commencé de le réaliser par la préparation des seconds analytiques. Mieux que personne il était préparé pour surprendre et résoudre les difficultés de cette œuvre admirable, et pour s’apercevoir qu’avant de faire « progresser » la logique formelle, il serait bon d’aller la prendre au point jusqu’où son premier fondateur l’a conduite. Et ce n’est certes pas de quoi l’on s’empresse, au moins en France. Aussi, comme les camarades qui le disaient au moment de sa mort, nous ne craignons pas de dire que la mort de François Bourdillat est pour la philosophie une vraie perte, surtout en un temps où le goût de s’improviser une doctrine dès la sortie de l’École l’emporte sur le désir d’entrer dans la pensée des grands maîtres, pour s’en inspirer quand une fois l’on s’est choisi un guide, mais, tout d’abord, pour les comprendre. Bourdillat savait que c’est encore là le plus difficile, et il faut le louer d’avoir voulu commencer par là.

Lionel Dauriac.