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Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome XXXII, 1891.djvu/585

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LES ORIGINES DE NOTRE STRUCTURE INTELLECTUELLE ET CÉRÉBRALE[1]


II. — L’ÉVOLUTIONNISME

I

La structure cérébrale et mentale peut avoir plusieurs origines, qui, selon nous, se ramènent aux cinq suivantes : 1o l’action directe du milieu sur le cerveau et sur la conscience par le moyen des sens ; 2o l’habitude acquise, puis transmise par hérédité ; 3o la sélection naturelle ; 4o les lois fondamentales de la vie ; 5o la constitution universelle des éléments, au point de vue physique et psychique. Tous les systèmes qui négligent l’une ou l’autre de ces causes sont incomplets et ne sauraient expliquer la genèse des formes cérébrales et mentales.

C’est dans la « fréquence numérique des sensations et des expériences » que Spencer cherche l’explication des formes structurales du cerveau et de la pensée : il attribue ces formes à « l’enregistrement d’expériences continuées pendant des générations sans nombre ». « Toutes les relations psychiques, quelles qu’elles soient, depuis les nécessaires jusqu’aux fortuites, résultent des expériences des relations extérieures correspondantes et sont ainsi mises en harmonie avec elles… La cohésion entre les états psychiques est proportionnelle à la fréquence avec laquelle la relation entre les phénomènes extérieurs corrélatifs s’est répétée dans l’expérience. » La théorie de Spencer est donc celle de l’association des idées, mais étendue à l’espèce entière. Elle revient, en effet, à dire que notre structure mentale a son origine uniquement dans des sensations associées, qui ont constitué l’expérience ancestrale.

Selon nous, une telle doctrine ne peut se soutenir exclusivement.

  1. Voir le numéro précédent de la Revue.