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lachelier. — théorie du syllogisme.

terait pas, avec tous ses modes, du principe même de la contraposition. D’après ce principe, nous pouvons nier le conditionné A, de tout sujet qui ne remplit pas la condition, que cette condition soit elle-même positive ou négative, que ce soit la possession de l’attribut B, ou, au contraire, l’exclusion de ce même attribut. Mais nous le pouvons aussi, que ce sujet soit connu ou inconnu en lui-même, qu’il soit désigné par le nom même de l’attribut qu’il possède ou qu’il exclut, ou par un autre nom qui lui soit particulier, C. La contraposition est donc précisément à la seconde figure ce que la subalternation est à la première, c’est-à-dire une application anticipée et indéterminée du même principe : c’est un syllogisme de la seconde figure, dans lequel le nom du petit terme est resté en blanc. Or il y a deux sortes de contraposition, celle de l’universelle affirmative et celle de l’universelle négative : il y a donc deux espèces de syllogismes de la seconde figure, selon que la majeure est affirmative ou négative : car cette majeure, qui est, comme dans la première figure, l’expression d’une loi, est nécessairement universelle. La mineure, qui nie que le sujet remplisse la condition imposée par la loi, est essentiellement négative : mais, si cette condition, et par conséquent la majeure, est elle-même négative, la mineure se trouve être la négation d’une négation et prend la forme d’une affirmation. Dans la contraposition, elle est toujours universelle : dans le syllogisme proprement dit, elle peut être universelle ou particulière, selon que l’attribut C, qui donne maintenant son nom au sujet, emporte, par lui-même et dans tous les cas, la négation de la condition, positive ou négative, B, ou coïncide simplement, dans un sujet donné, avec cette négation. La seconde figure a donc le même nombre de modes que la première, et pour des raisons analogues : je crois devoir placer, comme dans la première, ceux dans lesquels la majeure est affirmative avant ceux dans lesquels elle est négative.

CAMESTRES CESARE
Tout A est B : Nul A n’est B :
or nul C n’est B : or tout C est B :
donc nul C n’est A. donc nul C n’est A.
BAROCO FESTINO
Tout A est B : Nul A n’est B :
or quelque C n’est pas B : or quelque C est B :
donc quelque C n’est pas A. donc quelque C n’est pas A.

Il ne nous reste plus qu’à nous demander si le principe de la conversion, c’est-à-dire d’un syllogismes en Darapti ou en Datisi, à majeure identique, ne pourrait pas devenir le fondement commun