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REVUE POUR LES FRANÇAIS

Le Maroc.

Nous ne pouvons pas quitter l’Afrique du Nord sans mentionner le Maroc, sa partie la plus riche. Les conquêtes de la France en ont fait une enclave entre ses possessions. Elle doit y exercer par la force des choses une absolue prépondérance qu’elle aurait aisément conquise depuis longtemps si nous avions su profiter des privilèges de fait qu’elle y possède.

Le Sahara.

Le Sahara français est grand comme dix fois la France. C’est un mélange confus de déserts de sable ou de pierres et d’oasis, une plaine généralement accidentée, rehaussée çà et là de massifs montagneux qui s’élèvent jusqu’à 2.500 mètres. L’extrême sécheresse qui le caractérise oppose à sa pénétration un obstacle effrayant mais pourtant moins insurmontable qu’on ne l’a très longtemps supposé. Il n’est pas complètement inhabité et renferme même une population importante : les Touareg, ses véritables maîtres, qui sont plusieurs centaines de mille, valeureux et organisés. Après avoir essayé de les gagner pacifiquement la France a dû lancer contre eux plusieurs expéditions armées qui n’ont pas encore arrêté la résistance qu’ils nous opposent. Leur soumission nous est indispensable avant l’établissement des voies transsahariennes qui doivent relier directement toutes nos possessions africaines et leur donner l’homogénéité qui les transformera en un puissant empire. Cet espoir représente pour nous toute la valeur du Sahara. Ses régions sont improductives, son importance économique est nulle.

L’Afrique occidentale française.

Le gouvernement général de l’Afrique occidentale française a été constitué en 1899 par la réunion des colonies du Sénégal, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Dahomey et des territoires de la Mauritanie. Sa superficie atteint 2.277.000 kilomètres carrés peuplés par environ dix millions d’habitants.