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PHÉNOMÈNES OCCULTES

dans l’article sensationnel que nous venons de mentionner. Il faisait le départ entre ce qui semble prouvé et ce qui ne l’est pas encore, indiquant aux gens du monde à quel niveau se tiennent, en fait d’occultisme, les découvertes actuelles. Ce niveau ne peut plus être contesté que de façon partiale. En effet dans les ouvrages tels que, pour n’en citer qu’un, celui du savant anglais Myers il y a souvent deux parties distinctes ; des faits d’un côté et de l’autre des conclusions. Ces dernières même présentées directement et sans y insister peuvent séduire par leur plus ou moins grande ingéniosité mais ne sauraient nier la moindre présomption de vérité : la base sur laquelle elles reposent est encore trop faible et trop petite. Quant aux faits, ils sont tellement nombreux et leur vérification est entourée de nos jours de précautions si minutieuses qu’il n’y a plus moyen d’en récuser le témoignage et de se refuser à les prendre en considération. Ces faits sont multiples et nous n’avons pas à en relater le détail ici. Mais dans la plupart des cas — et c’est là ce qu’il importe d’en retenir — ils consistent en une mise en communication de l’homme avec des êtres immatériels qui, en outre, se sont fréquemment affirmés comme étant les prolongements, pour ainsi parler, d’individualités humaines disparues !

Ce qui est fait pour surprendre dans ces communications ce sont les moyens toujours vulgaires par lesquels on les obtient et l’ordinaire insignifiance des résultats qu’on en tire : c’est enfin l’intervention soudaine d’éléments ignominieux que décèlent des propos malpropres et obscènes. Quelle est donc la condition de ces esprits qui, ayant la possibilité de « répondre » aux questions que des hommes leur posent, ne le savent faire que d’une manière niaise ou ignoble ? Quelle est aussi la nature d’une présence qui se traduit par des élévations ou des abaissements brusques de température, des déplacements automatiques de meubles, des productions de flammes ou de sons anormaux ? Enfin le terme esprit est-il approprié du moment que certains de ces êtres ont rendu visibles leurs formes indécises et qu’on a pu les photographier ? Ce sont là des points d’interrogation gigantesques et si l’on considère que la Bible, les papyrus égyptiens et aussi les récits des plus anciens voyageurs occidentaux qui visitèrent les Indes relatent déjà des faits semblables, on est porté à se demander où est en tout ceci le progrès de nos connaissances et en quoi la science moderne a éclairci le mystère ?