Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/117

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Sans s’arrêter plus longtemps sur ce paradoxe, essayons maintenant de classer les faits et observations donnés comme preuves de la pensée pure. Je les réduis à trois types suivant l’ordre d’affaiblissement progressif de « l’imagerie ».

1oLa pensée liée à un automatisme, c’est-à-dire à un minimum de conscience, est fréquente. Nous avons donné comme exemple le plus fréquent et le plus commun la lecture et l’audition rapides. Il y a une succession d’états visuels ou auditifs qui, en raison de leur vitesse, laissent à peine une trace dans la conscience, mais qui sont les conditions de l’activité de la pensée, de la compréhension. Il n’y a pas absence de représentation, quoiqu’elle soit fugace et éphémère.

2oLa pensée scientifique dont les mathématiques et la métaphysique sont le type, opère avec des signes vus ou entendus par la parole intérieure ; l’imagerie mentale cesse d’être concrète pour devenir schématique. Le travail de la pensée n’est donc pas vide de tout état primaire ou secondaire. Il y a plus : on ne doit pas oublier les facteurs inconscients ; les signes n’ont de