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IV

De ses recherches expérimentales sur l’intelligence, Binet a tiré la conclusion « qu’il y a antagonisme entre la pensée et l’imagerie ».

Cette opinion me paraît reposer sur un préjugé commun. Ces deux facteurs sont connexes, mais indépendants l’un de l’autre dans leur activité originelle. Tout dépend de la constitution mentale de l’individu.

Si l’activité pensante est pauvre, sans vigueur, peu capable d’effort, et si l’affluence des images est grande, elles sont une cause d’obstruction et de confusion.

Si, au contraire, l’activité pensante est vigoureuse, un puissant afflux d’images est un bienfait. C’est le cas des grands inventeurs, des grands imaginatifs de toutes sortes : dans la littérature, dans les sciences, dans les arts, dans la mécanique, dans la vie pratique et dans tout.

Entre ces deux facteurs, il y a non un antagonisme, mais une association dont les résultats