Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/163

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minations dans la vie de l’enfant… Tout reste neutre pour lui, aussi longtemps que rien n’impressionne ses appétits, ses instincts, ses tendances natives, ses susceptibilités organiques. Mais aussitôt que quelque chose vient à le toucher, tout change. Immédiatement un élément de l’expérience le détourne du panorama indifférent qui se déroule autour de lui. Ce qui se produit semble être simplement un événement qui frappe l’esprit et par lequel un quelque chose se dégage du milieu d’indifférence et reçoit cette marque de valeur qui s’attache aux objets de l’intérêt[1]. »

L’influence de l’intérêt, — positive ou négative, invitant à l’effort ou détournant de l’effort — est si grande que j’ajoute quelques remarques empruntées à un auteur qui a écrit de bonnes pages sur ce sujet[2] : « Évidemment, l’intérêt représente le côté spontané, dynamique de notre constitution psychique. Le moi se reflète réellement dans ce qui l’intéresse. Il serait plus vrai de dire que les réactions affectives d’une personne révèlent ce qui l’intéresse que de dire, comme on le fait quelquefois, que ses états affectifs provoquent en

  1. Baldwin, Thought and Things, 2e partie, ch. iii, § 1-2.
  2. Angell, Psychology, New-York, 1904.