Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/34

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sion — énoncée plus haut — les mouvements deviennent le « tissu de soutien » de la vie psychique tout entière, l’analogue du tissu conjonctif dans la constitution des organes. Les innombrables rapports sans lesquels notre vie psychique n’existerait pas ou ne serait qu’une succession de feux-follets, se font par eux et sont consolidés par eux.

La valeur psychologique des mouvements ayant été très longtemps méconnue, on a été conduit à une conception statique de la mémoire : celle des souvenirs conservés tout faits, celle des « empreintes » avec ses variantes dont les physiologistes sont principalement responsables. Actuellement, une explication dynamique tend à prévaloir. Plusieurs psychologues (Münsterberg, Godfernaux, Claparède, etc.), soutiennent que, au fond, toute association est une association de mouvements. En 1819, sans voir pourtant toute l’importance des mouvements, nous avons essayé d’expliquer le mécanisme de la mémoire par des « associations dynamiques » ; ce qui peut se résumer comme il suit. La mémoire suppose non seulement une modification des éléments nerveux, mais aussi et surtout la formation entre