Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/81

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les diverses zones de la couche corticale ne se fait pas d’emblée, qu’il n’y a pas, au début, les conditions stables d’une unité psychique, on n’est guère autorisé à accorder une grande valeur à ces consciences éphémères, s’il y en a.

Au reste, si l’on adopte l’hypothèse d’une conscience primordiale, éphémère, tôt éteinte, cela est pour nous d’une faible importance ; car il resterait toujours une différence notable entre un inconscient qui n’a qu’une valeur organique et la cérébration inconsciente qui a une valeur psychologique. Celle-ci, dont le travail latent combine et crée à sa façon, diffère de l’autre par ses matériaux qui sont les éléments moteurs des sensations, des représentations, des émotions et de toutes les formes de l’activité intellectuelle et volontaire. Ces matériaux ne sont pas une conscience éteinte, mais les conditions permanentes d’une restitution de la conscience intégrale.

Finalement, si nous comparons les deux modes d’inconscient, l’un est une formation primaire devenue organique ; l’autre est une formation secondaire, organisée, c’est-à-dire faite non d’éléments amorphes et isolés, mais d’associations