Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/80

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La psychologie génétique, dit-on, ne peut pas admettre que ces processus qui sont devenus des mécanismes inconscients chez les animaux supérieurs et chez l’homme, ont toujours été tels. On emploie des arguments téléologiques : la conscience a sa raison d’être dans son utilité ; elle est un instrument de choix ; elle permet une adaptation ; mais quand cette adaptation est fixée, consolidée, parfaite, elle devient inutile, quelquefois nuisible, et conséquemment disparaît.

En admettant la « loi de récapitulation » qui veut que l’évolution de l’individu soit une répétition abrégée de celle des espèces, on peut supposer, s’il plaît, que les mouvements automatiques, réflexes et instinctifs ont été conscients au début de la vie et pendant quelque temps. C’est une hypothèse que rien ne contredit, mais dont on n’a encore donné aucune preuve.

Dans l’homme et les animaux supérieurs, le développement toujours croissant du cerveau a confisqué à son profit, peu à peu, les fonctions dévolues à des centres inférieurs chez les représentants plus humbles de l’animalité. De plus, si l’on remarque que (d’après les recherches anatomiques de Flechsig et autres) l’association entre