Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On l’attribue généralement au développement du cerveau, non seulement comme masse, mais dans la variété et la richesse de ses agencements. On insiste sur la possibilité d’associations multiples, irradiant en tous sens, qui mettent en relation des régions du cerveau fort différentes les unes des autres dans leur nature et leurs fonctions, étrangères les unes aux autres. Conformément à cette doctrine, on doit être disposé à admettre que l’activité supérieure de l’intelligence suppose aussi des conditions supérieures : une coordination supplémentaire qui vient s’ajouter au cours de l’évolution. Car il convient de remarquer que les interprétations anatomiques et physiologiques sont le plus souvent guidées d’après un schéma psychologique et calquées sur lui bien plus que sur l’observation directe, immédiate, de la substance cérébrale qui, par la complexité de son organisation, reste parfois très embarrassante et très obscure.

Mais, cette explication même serait incomplète si on la limitait à une fonction d’unification supérieure, d’adaptations de plus en plus nombreuses, car la pensée n’a pas seulement une mission d’ordre, elle transforme, elle crée, elle