Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/100

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corps, celle par exemple qui amène la formation de certains cancers. Dans les deux cas, physique et psychique, ce désordre local retentit dans tout l’organisme.

Les cas où l’activité volontaire est atteinte directement, non par contre-coup, sont pour nous les plus intéressants. Que se passe-t-il alors ? est-ce le pouvoir de coordination qui est atteint, ou le pouvoir d’arrêt, ou les deux ? Point obscur sur lequel il n’y a que des conjectures à proposer.

Pour chercher quelque lumière, interrogeons deux nouveaux groupes de faits : les affaiblissements artificiels et momentanés par intoxication ; les affaiblissements chroniques par lésion cérébrale.

Tout le monde sait que l’ivresse causée par les liqueurs alcooliques, le hachich, l’opium, après une première période de surexcitation, amène un affaiblissement notable de la volonté. L’individu en a plus ou moins conscience ; les autres le constatent encore mieux. Bientôt (surtout sous l’influence de l’alcool), les impulsions s’exagèrent. Les extravagances, violences ou crimes commis en cet état sont sans nombre. — Le mécanisme de l’envahissement de l’ivresse est fort discuté. On admet en général qu’il commence par le cerveau, puis agit sur la moelle épinière et le bulbe, et en dernier lieu sur le