Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/101

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grand sympathique. Il se produit une obtusion intellectuelle, c’est-à-dire que les états de conscience sont vagues, mal délimités, peu intenses : l’activité physio-psychologique du cerveau a diminué. Cet affaiblissement atteint aussi le pouvoir moteur. Obersteiner a montré par des expériences que, sous l’influence de l’alcool, on réagit moins vite, tout en ayant l’illusion contraire[1]. Ce qui est atteint, ce n’est pas seulement l’idéation, mais l’activité idéo-motrice. En même temps, le pouvoir de coordination devient nul ou éphémère et sans énergie. La coordination consistant à la fois à faire converger certaines impulsions vers un but et à arrêter les impulsions inutiles ou antagonistes, comme les réflexes sont exagérés ou violents, il faut en conclure que le pouvoir d’arrêt (quels qu’en soient la nature et le mécanisme) est lésé, et que son rôle dans la constitution et le maintien de l’activité volontaire est capital.

La pathologie cérébrale fournit d’autres faits à l’appui, plus frappants, parce qu’ils montrent dans l’individu un changement brusque et stable.

  1. Brain, January 1879. Un assez grand nombre d’expériences ont été faites à cet égard, avec des résultats concordants : Exner dans Pflüger’s Archiv., 1873, Dietl et Vintschgau (ibid., 1877) et un important travail de Kræpelin, fait au laboratoire psycho-physique de Wundt et publié dans les Philosophische Studien, p. 573 et suiv.