Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/162

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Ces éléments que j’indique brièvement sont :

1o Les tendances à l’action (ou à l’arrêt) qui résultent des circonstances, du milieu, des conseils, de l’éducation ; en un mot, tous ceux qui sont l’effet de causes extérieures.

2o Le caractère, élément principal, effet de causes intérieures et qui n’est pas une entité, mais la résultante de cette myriade d’états et de tendances infiniment petits de tous les éléments anatomiques qui constituent un certain organisme : en termes plus courts, le caractère est pour nous l’expression psychologique d’un certain corps organisé, tirant de lui sa couleur propre, son ton particulier et sa permanence relative. C’est là l’assise dernière sur laquelle repose la possibilité du vouloir et qui le fait énergique, mou, intermittent, banal, extraordinaire.

Maintenant, si nous considérons la volonté non plus dans ses éléments constituants, mais dans les moments qu’elle parcourt pour se constituer, nous voyons que la volition est le dernier terme d’une évolution progressive dont le réflexe simple est le premier échelon : elle est la forme la plus haute de l’activité, — entendue toujours au sens précis de pouvoir de produire des actes, de pouvoir de réaction.

Elle a pour base un legs de générations sans nombre, enregistré dans l’organisme : c’est l’activité automatique primitive, à coordination