Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/163

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simple, presque invariable, inconsciente, bien qu’elle ait dû, dans le lointain des siècles, être accompagnée d’un rudiment de conscience qui s’en est retirée, à mesure que la coordination, devenant plus parfaite, s’est organisée dans l’espèce.

Sur cette base s’appuie l’activité consciente et individuelle des appétits, désirs, sentiments, passions, à coordination plus complexe et beaucoup moins stable.

Plus haut, l’activité idéo-motrice, qui, dans ses manifestations extrêmes, atteint une coordination à la fois très ferme et très complexe, c’est la volition complète.

On peut donc dire qu’elle a pour condition fondamentale une coordination hiérarchique, c’est-à-dire qu’il ne suffit pas que des réflexes soient coordonnés avec des réflexes, des désirs avec des désirs, des tendances rationnelles avec des tendances rationnelles ; mais qu’une coordination entre ces différents groupes est nécessaire, — une coordination avec subordination, telle que tout converge vers un point unique : le but à atteindre. Que le lecteur se rappelle les cas morbides précédemment étudiés, en particulier les impulsions irrésistibles qui, à elles seules, représentent la pathologie de la volonté presque entière, il reconnaîtra que toutes se réduisent à cette formule : absence de coordination hiérar-