Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/189

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logiques), qui tous réunis se traduisent par une action ou un arrêt. La coordination a pour facteur principal le caractère qui n’est que l’expression psychique d’un organisme individuel. C’est le caractère qui donne à la coordination son unité, — non l’unité abstraite d’un point mathématique, mais l’unité concrète d’un consensus. L’acte par lequel cette coordination se fait et s’affirme est le choix, fondé sur une affinité de nature.

La volition que les psychologues intérieurs ont si souvent observée, analysée, commentée, n’est donc pour nous qu’un simple état de conscience. Elle n’est qu’un effet de ce travail psychophysiologique, tant de fois décrit, dont une partie seulement entre dans la conscience sous la forme d’une délibération. De plus, elle n’est la cause de rien. Les actes et mouvements qui la suivent résultent directement des tendances, sentiments, images et idées qui ont abouti à se coordonner sous la forme d’un choix. C’est de ce groupe que vient toute l’efficacité. En d’autres termes, — et pour ne laisser aucune équivoque, — le travail psychophysiologique de la délibération aboutit d’une part à un état de conscience, la volition, d’autre part à un ensemble de mouvements ou d’arrêts. Le « je veux » constate une situation, mais ne la constitue pas. Je le comparerais au verdict d’un jury qui peut être le résultat d’une instruction criminelle