Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Est-il enfin nécessaire de faire remarquer combien cette coordination à complexité croissante des tendances, qui forme les étages de la volonté, est semblable à la coordination à complexité croissante des perceptions et des images, qui constitue les divers degrés de l’intelligence, l’une ayant pour base et condition fondamentale le caractère, l’autre pour base et condition fondamentale les « formes de la pensée » ; toutes deux étant une adaptation plus ou moins complète de l’être à son milieu, dans l’ordre de l’action ou dans l’ordre de la connaissance ?


Nous sommes maintenant préparés à la conclusion générale de ce travail, indiquée déjà plusieurs fois en passant. Elle éclairera, je l’espère, d’un jour rétrospectif, le chemin parcouru. La voici :

La volition est un état de conscience final qui résulte de la coordination plus ou moins complexe d’un groupe d’états, conscients, subconscients ou inconscients (purement physio-

    vrage récent du P. Sollier : Psychologie de l’idiot et de l’imbécile. On verra que chez eux, la volonté ne peut se constituer, parce que ses conditions d’existence manquent. L’atrophie des facultés intellectuelles et affectives rend impossible l’apparition de l’activité volontaire : ce qui prouve encore une fois, qu’elle n’est pas une « faculté » primordiale, mais un état acquis, complexe, résultant d’une évolution. Ces faibles d’esprit ne peuvent dépasser la période des réflexes affectifs et intellectuels : le monde de la volonté est une terre promise où ils n’entreront jamais.