Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/43

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en mouvement, mais qu’il suppose la participation de tout ce groupe d’états conscients, ou subconscients, qui constituent le moi à un moment donné.

Nous sommes donc fondés à définir la volonté : une réaction individuelle et à la tenir pour ce qu’il y a en nous de plus intime. Le moi, quoique un effet, est une cause. Il l’est au sens le plus rigoureux, de façon à satisfaire toutes les exigences.

En résumé, nous avons vu que, du réflexe le plus bas à la volonté la plus haute, la transition est insensible, et qu’il est impossible de dire exactement le moment où commence la volition propre, c’est-à-dire la réaction personnelle. D’un extrême à l’autre de la série, la différence se réduit à deux points : d’un côté, une extrême simplicité ; de l’autre, une extrême complexité ; — d’un côté, une réaction toujours la même chez tous les individus d’une même espèce ; de l’autre, une réaction qui varie selon l’individu, c’est-à-dire d’après un organisme particulier limité dans le temps et l’espace. Simplicité et permanence, complexité et changement vont de pair.

Il est clair qu’au point de vue de l’évolution toutes les réactions ont été à l’origine individuelles. Elles sont devenues organiques, spécifiques, par des répétions sans nombre dans l’in-