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même courant électrique, avec une fréquence de 40 excitations par seconde, provoquait, quand il était appliqué sur la région rolandique des circonvolutions cérébrales, un mouvement très marqué dans le membre antérieur[1].

La figure suivante (fig. 1) montre ce phénomène. À la partie gauche du tracé, les excitations électriques isolées ne provoquent aucun mouvement, tandis qu’à droite ces mêmes excitations déterminent un tétanos.

Excitation ganglio-musculaire. Pour compléter ces données relatives à la réaction de la cellule cérébrale, il m’a paru avantageux d’exciter simultanément le nerf moteur et le centre nerveux. En effet, quand on procède ainsi, on agit d’abord sur le nerf ; puis, secondairement, le tissu nerveux excité réagit, et sa réaction apparaît sur la courbe myographique plus ou moins modifiée. Voici comment on procède. Un des pôles étant appliqué au nerf moteur, l’autre pôle est mis en contact avec le tissu nerveux central. On peut alors, par l’excitation électrique, déterminer des mouvements musculaires qui diffèrent des secousses musculaires simples dues à l’excitation immédiate du muscle, parce qu’ils sont modifiés par la réaction nerveuse.

Fig. 1. — Excitabilité cérébrale.
S, ligne des signaux électriques. À la gauche de la figure, les excitations sont isolées ; à droite, elles sont plus fréquentes. M, mouvements musculaires provoqués par l’excitation électrique S du cerveau. Les excitations isolées sont impuissantes, alors qu’étant répétées elles sont efficaces. La partie gauche du tracé est sinueuse, par suite des mouvements respiratoires communiqués.
  1. Circonvolutions cérébrales, p. 76.