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ANALYSES.cesca. Les théories nativistes et génétiques, etc.

1o La théorie empirique d’Helmholtz. Ce philosophe a eu le grand mérite de réfuter la théorie nativiste ; mais sa propre théorie est loin d’être une doctrine nouvelle : il n’a fait qu’accepter les explications de ses prédécesseurs, les signes locaux de Lotze, l’innervation motrice, le mouvement et l’association de Bain. La théorie empirique a toutes ses préférences, parce qu’au lieu de chercher l’explication de la perception localisée ailleurs que dans les facultés de l’âme, elle l’explique par une projection d’images dans l’espace au moyen de processus psychiques. — 2o La théorie génétique de Wundt. Pour concilier les théories nativistes et empiriques, et corriger leur insuffisance, Wundt cherche à démontrer que notre représentation d’espace vient de la connexion d’une variété qualitative de sensations périphériques avec des sensations d’innervation qualitativement uniformes, qui, par leur graduation intensive, se prêtent bien à la mesure de grandeur. Il explique ainsi la genèse de la localisation des sensations et la genèse de la notion d’espace la première forme extensive de notre conscience est le temps ; cet extensif chronologique, au moyen des signes locaux complexes, se transforme en extensif d’espace.

V. Théories psychogénétiques de la représentation d’espace. — La théorie évolutionniste de Spencer. Selon cette théorie, les relations constantes et universelles qui ont été expérimentées par tous les organismes ont fixé dans l’organisme des relations absolument constantes et universelles, comme celles de temps et d’espace. Elles se sont lentement développées dans la série animale, formes à priori pour l’individu, mais à posteriori pour l’espèce. Ainsi s’expliquent, pour la représentation d’espace, sa priorité et son indépendance de l’expérience individuelle. Voici comment Spencer la fait produire par l’expérience de l’espèce. L’espace n’est pas autre chose que l’étendue non occupée ; nous l’obtenons par les perceptions d’étendue occupée ou de corps. La perception de l’étendue visible se réduit à celle de la position relative des états de conscience qui accompagnent un mouvement ; il en est de même de l’étendue tactile. Tout élément excité produit, outre la conscience de l’excitation propre, la conscience de nombreux rapports de position coexistant entre lui et les autres éléments excités ; ainsi se produit la conscience de la superficie, tandis que l’ajustement des yeux aux positions coexistantes entre l’œil et l’objet produit la conscience du volume. La conscience croissante des autres positions dans l’espace, unie au mouvement et au sentiment de notre aptitude à nous mouvoir librement, nous donne l’idée de l’espace. Cette idée se réduit donc à la conscience d’un rapport entre deux positions coexistantes, et l’idée d’espace et celle de coexistence s’impliquent toutes deux, comme étant deux aspects du même processus. La perception d’espace se réduit, en définitive, à la conscience d’un rapport de coexistence.

Troisième partie. L’auteur résume les appréciations contenues demande dans son exposé critique des diverses théories et se quels sont les résultats obtenus, quels problèmes a résolus chacune