Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 20.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
revue des périodiques

réflexion sur tout le travail de la connaissance. On ne doit donc parler de la croyance à la vérité que comme de la croyance de la pensée à elle-même et à sa propre existence.

Aprent. Sur la connaissance de l’essence de la matière. Les différentes substances ne sont que des modifications d’une substance primitive. Cette substance primitive n’est pas le protoplasma ; elle est immatérielle ; aucune des déterminations que nous avons coutume d’unir au concept de la matière ne lui est applicable. Elle est quelque chose, mais elle n’est pas ce qu’elle doit être. Elle peut se développer, mais non d’elle-même. Elle suppose un être qui porte en soi comme un présent idéal le monde futur. Cet idéal pénètre, divise, façonne la substance primitive et avec le progrès du temps lui donne, dans les parties de l’univers organiquement unies, une expression de plus en plus parfaite.

Achelis. L’expérience pure des empiriques. Toute théorie de l’expérience pure qui ne se borne pas à éliminer les erreurs vulgaires, mais qui veut construire jusque dans ses derniers fondements, l’univers ab ovo, en purifiant successivement la matière de la connaissance se détruit elle-même.

Comptes-Rendus. Le monde réel et le monde apparent par G. Teichmüller, analyse de Schuchter. Ulrici répond ensuite aux objections que lui a faites Teichmüller à propos de sa théorie de l’origine de la conscience, la première et la seule, à sa connaissance, qui fasse reposer la conscience de soi sur le pouvoir de distinguer (Unterscheidungs-vermogen). — G. Thiele étudie, en renvoyant à son livre La philosophie d’Emm. Kant, vol.  I, Halle 1882, le développement logico-historique de la philosophie naturelle de Kant avant la période critique. Reconstruction un peu trop systématique, mais qui ne manque pas d’intérêt. H. Martensen, Jacob Böhme ; analyse de Rabus qui déclare l’ouvrage très instructif. K. Werner, Giambattista Vico comme philosophe et érudit. Vienne, 1881. L. Müliner fait un grand éloge de ce livre que pouvait seul composer un homme comme Werner qui a étudié la littérature chrétienne, les religions anciennes, la morale, le droit, la science du langage, l’anthropologie, etc.

Schuppe. Que sont les Idées ? ( 2e article.) Ceux qui considèrent les idées comme les forces qui dirigent le monde ont complètement raison en ce qui concerne l’Idée du Vrai : elle est le point par lequel l’homme s’élève au-dessus des animaux ; la croyance à la victoire définitive du Vrai est la puissance vitale de l’humanité.

L’Idée du Bien consiste dans l’exercice incessant d’une fonction qui appartient directement à la conscience ; elle consiste à apprécier la valeur au moyen des sentiments de plaisir et de déplaisir. Il semble que ce soit là une chose absolument subjective ; mais il est possible de séparer ce qui dans le goût, tient à l’individu de ce qui a une valeur objective. Certains caractères, dans l’association et la reproductions des idées appartiennent en propre à l’individu, la règle logique, bien