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s’annoncent par une fatigue rapide des muscles, et non par la diminution de la force de contraction ; 3o la coordination des muscles qui sont actifs, ou synergie musculaire. Chez les ataxiques, l’incoordination existe parfois au moment où l’on obtient encore au dynamètre un chiffre élevé ; 4o passage des muscles du repos au travail et retour du travail au repos ou phases de la force ; 5o temps de la production de la force maximum.

Le dynamomètre ne nous dit rien sur tous ces points ; pour connaître ces données, il faut employer un dynamomètre à transmission, un dynamographe, appareil qui traduit le phénomène de la contraction par une courbe. Il suffit d’étudier cette courbe pour avoir des renseignements sur tous les caractères précités. L’auteur, après avoir décrit les dynamographes de Hammond, de Chambard et le sien, fait un examen général de la courbe dynamographique à l’état sain. Nous arrêterons notre analyse à cette étude, réservant pour plus tard, lorsque le travail de Morselli aura paru en entier, l’analyse de la courbe pathologique.

La courbe de l’individu sain, résultant d’une contraction volontaire, ressemble d’une façon frappante à la courbe obtenue par l’excitation artificielle des muscles : ce qui confirme l’idée aujourd’hui admise que la contraction volontaire est un tétanos physiologique, d’où il semble résulter que l’excitation est discontinue. La courbe se détache de la ligne des abscisses presque à angle droit, le passage du repos à la contraction est net ; la courbe atteint immédiatement sa hauteur maximum, ce qui prouve que le courant moteur ne rencontre aucun obstacle à amener la contraction musculaire. Ensuite, la courbe descend ; sa descente est lente et graduelle, et chose curieuse, le sujet ne s’aperçoit pas de la diminution de la force, et croit exercer toujours la même pression : ce qui prouve que la condition physico-chimique des organes influe sur la sensation et indirectement sur le pouvoir directeur de la volonté. Enfin, le passage du travail au repos se fait brusquement par une ligne qui tombe perpendiculairement sur la ligne des abscisses, Nulle part, on ne voit de petites oscillations, de tremblements : parfois seulement la ligne est interrompue par des oscillations qui représentent des contractions de renforcement ; on remarque aussi, parfois, des ondulations larges et amples qui indiquent l’épuisement musculaire ; mais toutes ces modifications se distinguent facilement des petites oscillations qu’on trouve dans les courbes pathologiques. L’importance de ces caractères sera démontrée par la comparaison de l’état sain avec l’état morbide.

Guicciardi et Ranzi. Le temps de réaction chez les hallucinés de l’ouïe atteints de Paranoïa. Les nombres obtenus dans ces conditions sont intéressants à comparer avec ceux qu’on obtient chez les individus normaux. Chez ces derniers, si on fait 50 observations de réactions acoustiques, et qu’on en défalque les 10 observations du temps le plus court, la moyenne de ce groupe minimum est de 101,2, et les variations autour de cette moyenne sont de 3,3 (les chiffres expriment