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des millièmes de seconde). La moyenne du groupe maximum formé des 40 observations restant est de 125,9 et la variation moyenne est de 13,2. La moyenne totale est de 113,5. Le chiffre minimum et de 88,5 ; le chiffre maximum de 173,1. Tel est le résultat obtenu sur 10 personnes.

Les expériences faites sur des hallucinés de l’ouïe donnent des résultats sensiblement différents. 14 aliénés ont été examinés. Nous plaçons les chiffres sous ceux que nous avons déjà cités pour permettre la comparaison de l’état normal avec l’état hallucinatoire.

101,2 3,3 125,9 13,2 113,5 88,5 173,1
94,7 4,6 140,3 20,6 117,5 80,23 228,7

On voit que le chiffre moyen du groupe minimum est, chez l’halluciné, très inférieur à celui de l’état sain : 94,7 au lieu de 101,2. Cette rapidité de la réaction est attribuée par les auteurs à l’irritabilité morbide des centres de l’aperception chez l’halluciné.

Mais une autre cause agit chez l’halluciné en sens inverse de l’irritabilité de ces centres, c’est le défaut d’attention. Quand l’attention est par hasard fixée sur le stimulus, la réaction est plus rapide ; mais quand elle s’égare ailleurs, et c’est le cas le plus fréquent, la réaction est retardée ; de là le chiffre élevé de la moyenne du groupe maximum 140,3 au lieu de 125,9 chez l’homme sain, et le chiffre élevé des variations moyennes. Au défaut d’attention, il faut ajouter, comme causes perturbatrices, des hallucinations qui se produisent pendant l’expérimentation. Les auteurs sont amenés, en faisant le commentaire de leurs expériences psycho-métriques, à passer en revue les travaux contemporains sur l’hallucination.

La Revue contient encore un travail de Luciani sur les fonctions du cervelet, et un article de Ranzi et Riva sur la Paranoïa. Nous rendrons compte de ces études intéressantes, quand elles auront paru entièrement.


Archivio di psichiatria, etc.
(Directeur : Lombroso.)
Vol. V, fascicules à iv, et vol.  VI, fascicules i à ii.

Lombroso et Cougnet. La réaction des vaisseaux chez les délinquants et chez les fous (avec trois tables). — Ce travail apporte une contribution nouvelle à l’étude des caractères physiologiques du type criminel. On y trouve des observations sur la rougeur, phénomène rare chez le délinquant, et sur les actions vaso-motrices produites chez le délinquant par des excitations de divers ordre. Lombroso a constaté sur des criminels dont il prenait les tracés sphygmographiques des modifications produites par une excitation douloureuse, ou par la vue d’une pièce d’or, ou d’une photographie de donna nuda, ou d’un verre de vin,