Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 20.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
345
CH. FÉRÉ. — sensation et mouvement

Chez les hystériques, qui ont une faiblesse musculaire très marquée, la courbe de la contraction fournie par le dynamographe manuel a une forme spéciale, l’ascension est graduelle comme on le voit sur la première courbe de la figure 6 ; chez un sujet normal, la courbe prend le même aspect sous l’influence de la fatigue (fig. 5). Une excitation éner

[Image à insérer]

Fig. 4. — Premier effort prépare sur un sujet normal. (Le tracé se lit de gauche à droite.

gique rend aux névropathes la forme et l’intensité normale de l’effort (fig. 2). Chez le sujet normal fatigué, l’excitation produit un effet analogue et qui montre bien qu’on est dans la nécessité de reconnaître l’analogie des phénomènes avec une intensité différente chez ces diverses catégories de sujets et qu’on est en droit de conclure des uns aux autres.

Les résultats si nets que l’on obtient chez quelques hystériques, on peut quelquefois les reproduire presque avec la même intensité chez un sujet sain, en déterminant par la fatigue un état de faiblesse irritable qui établit une hyperexcitabilité analogue à celle des hystériques.

Sous l’influence de la fatigue déterminée par un travail intellectuel

[Image à insérer]

Fig. 5. — Modifications de la forme de la contraction chez un sujet normal sous l’influence de la fatigue. (1, première minute ; 2, deuxième minute ; 3, troisième minute).

prolongé, la force dynamométrique diminue, et offre cette particularité qu’elle tend à s’égaliser de deux côtés, c’est-à-dire que la force diminue moins à gauche qu’à droite. Supposons par exemple à l’état normal 55 à droite et 45 à gauche, on trouvera sous l’influence de la fatigue 40 des deux côtés. Sous l’influence des mouvements passifs de flexion de la main, la force dynamométrique peut remonter à 60 à droite et 50 à gauche : le rappel du mouvement a porté l’énergie de contraction à peu près au même degré que si l’excitation avait été faite à l’état normal ; mais son effet relatif a été beaucoup plus considérable. Les hystériques sont dans un état permanent de fatigue psychique ; mais des excitations diverses peuvent réveiller momentanément leur énergie. La même observation peut s’appliquer aux neurasthéniques : on peut