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Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/60

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emple, ne comprirent le juste, le beau et le vrai que dans l’image de la lumière qui pour eux était plus que le symbole, puisqu’elle était le bien même. La nature prend le deuil à la mort de Balder, de même que l’histoire se voile, non à cause de la mort du héros, mais pour l’innocence succombée à la méchanceté. Toutes les fois que l’obscurité l’emporte sur la clarté, c’est le beau, le juste et le vrai qui succombent ; mais ils ne succombent que pour renaître dans un éclat redoublé. Balder disparaît de la nature quand les fleurs s’étiolent et que les vents de l’automne sifflent à travers les rameaux dépouillés de la forêt ; Balder meurt dans l’âme toutes les fois que l’esprit s’égare, oubliant son origine céleste ; mais il reviendra avec le souffle embaumé du printemps, lorsque le rossignol aura commencé sa mélodieuse chanson d’amour : il ressuscite dès que l’âme perdue se relève de nouveau, qu’elle se débarrasse du manteau de l’obscurité pour remonter au ciel sur les ailes de la lumière.


PUNITION DE LOKE.

Le forfait d’avoir tué Balder et empêché que ce dieu ne fût racheté des enfers, n’arrêta point