Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/66

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déborde, car le serpent de Midgaard, qui s’élève du fond, cherche à gagner la plage pour y vomir son venin. Le ciel se crevasse alors et les fils de Muspelheim en sortent ; Surte entouré de flammes et brandillant le glaive flamboyant est à leur tête. Ils traversent le pont de Bifrost[1] qui s’écroule sur leur passage. Ainsi ils s’avancent dans la plaine, nommée Vigrind qui s’étend à cent lieues de chaque côté, en formant une phalange rayonnante. Loke, suivi du cortége lugubre de Hel, y vient à son tour, de même que les Hrimthurses et les géans.

Sur ses entrefaites se lève Hejmdal ; il embouche le cor de Gjallar, et les dieux se rassemblent à cet appel qui fait retentir tout l’univers. Odin se rend au puits de Mimer pour consulter la sagesse de celui-ci ; le vieux frène d’Ygdrasil soupire en tremblant, la terre et le ciel s’épouvantent. Les dieux et les Ejnhériens se revêtissent alors de leurs armes et se mettent en campagne. Odin conduit la troupe vaillante ; vêtu de sa cuirasse luisante, la tête couverte d’un casque doré, et la lance à la main, il se précipite sur le loup de Fenris. Thor se tient à ses côtés sans pouvoir du reste lui assister, engagé comme il l’est dans une

  1. L’arc-en-ciel.